samedi 30 juillet 2011

L'orage approche







Tableau inspiré par un bel orage d'été. La lumière semble toujours drainée par ces lointains nuages bas, et tout bruit semble s'arrêter pour quelques minutes avant que le front de la tempête ne nous atteigne.

Acrylique sur toile.



samedi 23 juillet 2011

La chambre rouge





Acrylique sur bois.


Je voulais que cette chambre rouge évoque les couvertures des vieux magazines d'aventure des années '30, toutes pétries des mystères d'un orient qui n'a probablement jamais existé que dans l'imagination des romanciers occidentaux. Le docteur Fu Manchu ou Dragon Lady pourraient se cacher derrière ce seuil.

Je voulais aussi faire cadrer le personnage dans une scène aussi géométrique que possible, un peu dans le ton d'un tableau de Klimmt. La porte elle-même fait un angle droit avec le motif décoratif du mur et l'espèce de bouclier de bronze en haut à gauche équilibre le demi-cercle du brasero en bas à gauche. Le kimono de la dame tombe tout droit, comme si ses revers étaient lestés de plomb. Elle contraste aussi avec la fumée en ce qu'elle adopte une posture assez anguleuse alors que la fumée (qui est la seule chose se mouvant, ici, bien qu'inanimée) a un trajet assez capricieux. La dame semble moint vivante que la fumée, finalement: est-ce parce qu'elle est d'une manière ou de l'autre prisonnière de ce décor alors que la fumée s'élève vers sa liberté?








Voici un gros-plan:







lundi 18 juillet 2011

Le chenil





Un de mes amis, non content d'être un scientifique de renom, maintien son propre chenil de chiens de traîneau.

Il a choisi ceci comme logo officiel:



Je l'aime pas mal, bien que le chien ayant servi de modèle ne soit plus au chenil. Le travail a commencé par une copie manuelle (au crayon plomb) d'une photo du chien, afin de bien reproduire son "masque". Pour le fond, j'ai utilisé le crayon avant d'étaler le graphite avec un doigt. J'ai ensuite utilisé successivement plusieurs filtres en Photoshop (j'oublie lesquels, mais Poster Edges était certainement l'un d'entre eux) jusqu'à obtention d'un effet satisfaisant. Le soleil est une simple sélection circulaire.

En voici un autre (pas choisi!) que j'aimais bien: il est un peu plus tranquille, mais il évoque la tranquillité d'une nuit d'hiver. quand la neige tombe et étouffe tous les bruits, quand les chiens sont comme des fantômes dans la forêt (quand ils n'aboient pas comme des gamins surexcités, je veux dire).




À l'exception de la silhouette canine et de la ligne du sommet des arbres, l'image est essentiellement le produit de plusieurs filtres Photoshop utilisés les uns après les autres.

mardi 12 juillet 2011

Palimpseste



Catastrophe, enfer et gâchis! Pas moyen de bien rendre le personnage pour ce tableau! L'esquisse était exactement comme je voulais, mais ici la jeune fille est trop grande, elle a l'air trop vieille, et en plus a l'air bien trop garçon. Et couche après couche de peinture blanche pour corriger la chose, ça ne s'arrangeait pas; en plus, le mur à droite avait l'air trop petit et, tout noir comme il l'était, ressemblait plus au cadre du portrait de la fille qu'au canevas vide où elle allait exercer ses talents de graffiteuse.

(Esquisse:)




Que faire, que faire? Pas grand choix ma foi: on sort le couteau de chasse et on gratte la toile pour en faire disparaître l'acrylique. Et on remet ça! D'abord le ciel, ce qui est trivial, et ensuite le mur... et là l'idée m'est venue que les murs couverts de graffiti sont souvent des successions de couches de dessins et de tags. La réutilisation d'un mur allait de pair avec la réutilisation de ma toile: les deux sont, essentiellement, des palimpsestes. J'avais le titre du tableau, même si je n'avais pas encore le tableau lui-même!

J'ai commencé avec les graffiti eux-mêmes, sachant que si je me plantais ça pourrait pratiquement être un avantage, puisqu'en repeignant par-dessus mes échecs je ne ferais que reproduire ce qui se passe sur les piliers des bretelles d'autoroute. (J'étais un peu nerveux parce que je n'ai aucun talent pour les graffiti; une amie m'a déjà demandé d'en décorer les murs de la chambre de son jeune fils, et ce fut la croix et la bannière pour produire quelque chose de plus ou moins crédible. J'ai aussi appris ce jour-là qu'il ne fallait pas utiliser de bombes de peinture à l'intérieur).

Voici les premières étapes du projet:




J'ai essayé de mettre des mots de différentes langues sur ce mur: il y a de l'espagnol, du mandarin, de l'allemand et de l'anglais, du français et du japonais et quelque chose d'inventé qui ressemble à du sanskrit.

La jeune fille est un peu ratée, en ce qu'elle ne ressemble pas à ce que je voulais. Encore trop grande, et pas du tout comme dans l'esquisse. Elle ne semblait pas non plus avoir la bonne attitude. Mais bon, j'avoue qu'à un moment je me suis contenté de ce que j'avais parce que le grattage de peinture, ça commençait à bien faire.




Il n'y a pas de perspective apparente ici, à part une très légère ombre projetée par le personnage. Le ciel ne s'arrête pas à l'horizon, qui est caché sous le toit, et comme on distingue très bien les semelles de ses bottes on devine qu'elle est vraiment très proche du bord, ce qui donne un léger sentiment de vertige. Ce vertige est aussi celui de l'artiste avant qu'elle commence son travail.





Maasai

Trois tubes d'acrylique à moitié sèche; un peu de latex blanc extérieur semi-lustré, un morceau de carton qui traînait par là... Il n'en faut pas plus pour laisser aller son imagination.

Les Maasai sont à mon avis les gens les plus photogéniques de la planète, et ce qui vaut pour la photo vaut pour la peinture aussi. La palette extraordinaire de peau foncée, de tissus rouges et de bijoux dorés mêlés aux ocres de la savane ne manquent jamais de me couper le souffle. Surtout sous un ciel céruléen qui n'en finit pas!

dimanche 10 juillet 2011

Barrinton encore

Deux enfants, alors deux tableaux mettant en vedette Barrington. Une fois de plus j'ai recherché une atmosphère à la Henri Lievens.





Un truc que j'ai remarqué avec le travail en couleur: tout à l'air beaucoup plus vrai si on s'en tient à un seul ton plutôt que de donner à chaque objet ses couleurs naturelles. Cela donne à la scène un aspect plus réaliste, et la fait moins ressembler à un dessin coloré.



samedi 9 juillet 2011

Barrington






Barrington est un personnage créé par ma soeur (le Barrington original était son ours en peluche, en fait). Bien que dans la vraie vie il ne dise jamais rien, nous savons tous dans la famille qu'il est aussi sage que distingué et qu'en plus il est un détective redoutable et un membre de la chambre des Lords britanniques. Rien de moins.

Au début des années '90, j'habitais en Allemagne et comme à l'époque on s'écrivait encore de vraies lettres sur du vrai papier, j'ajoutais au courrier adressé à ma soeur de courtes histoires absurdes mettant en vedette son ours. J'y représentais Barrington comme un avatar ursin du célèbre Harry Dickson, le détective inventé par l'écrivain belge Jean Ray sur le modèle de Sherlock Holmes. En voici un exemple.



Après plusieurs lettres du même acabit, je commençai à dessiner une B.D. sur Barrington et le personnage prit vie graphiquement. Ci-haut se trouve un tableau le représentant, devant le pub du coq et de la brouette, avec un décor dans le style de celui de Henri Lievens (le brillant illustrateur de tant de couvertures de livres de la collection Marabout Fantastique).